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SAFER LOZERE
COMMISSION DE LA CORRUPTION



Force de défense des Ayants droit de Sections de Commune (AFASC)

Siège social : côte de Choubert 43350 SAINT-PAULIEN

Mail : afasc@free.fr site http://sectiondecommune.free.fr

La Garde Guérin, ce 23 février 2008

Le Vice Président
bernard.garrigues@wanadoo.fr

À
Monsieur le Chef du Service
Service Central de Prévention de la Corruption
129, rue de l’Université
75007 PARIS

Objet : Transmission d’un dossier
Référence : Biens sectionaux, département de la Lozère

Monsieur le Chef du Service,

J’ai l’honneur de vous transmettre ci-joint un dossier relatif à un dispositif de détournement d’argent public au détriment des ayants-droit de biens sectionaux mis en place par le département de la Lozère par l’intermédiaire de sa SAFER, société d’économie mixte sous forme juridique de Société Anonyme, et d’une Association Syndicale Autorisée fictive, l’ASTAF.

Nous vous saisissons à trois titres : Vous trouverez joint : La situation des ayants-droit de section de commune en Lozère est devenue telle qu’en pratique aucune décision de justice définitive n’y est exécutée.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Chef de Service, l’expression de notre considération distinguée.

Le Vice Président
Bernard GARRIGUES

P.J. : Six



Détournement des subventions sectionales liées aux opérations SAFER en Lozère

Trois arrêts du Conseil d’Etat (1) ont attiré l’attention de contribuables Lozériens sur les opérations d’aménagement de leurs biens sectionaux par la Safer locale. Il importe de rappeler ici que ces biens sont gérés dans la majorité des cas par les communes dans le cadre des dispositions des articles L2411-1 à L-2412-1 du CGCT : le premier dispose que constitue une section de commune toute partie d’une commune qui dispose de biens ou de droits distincts de ceux de la Commune. Il s‘agit donc de personnes morales de droit public propriétaires de biens qui leur sont privés et dont les ayants droit ont la jouissance exclusive.

Le processus des détournements de fonds publics repose sur les dysfonctionnements organisés de deux structures départementales :

A ) La SAFER 48 LOZÈRE, Société d’Economie Mixte du département à statut de Société Anonyme, agréée par arrêté du Ministre de l’Agriculture en date du 6 avril 1962.

B ) L’ASTAF, Association Syndicale Autorisée par arrêté du Préfet de la Lozère en date du 31 mars 1976.

SAFER 48 et ASTAF ont le même siège social, le même personnel et le même matériel. L’ASTAF n’emploie pas de salarié propre. Le président de la SAFER LOZÈRE est directeur de l’ASTAF. L’ASTAF est une association syndicale fictive (Cf les statuts du 31 mars 1976).

Les relations de la SAFER 48 et de l’ASTAF sont réglées par une convention en date du 17 janvier 1986, modifiée le 26 octobre 2001. Cette convention identifie les prestations et leurs coûts que la SAFER doit rendre à l’ASTAF. Cependant deux éléments n’y sont pas identifiés, à savoir : 1 ) les modalités d’exécution de ces prestations et 2 ) la nature de l’ouvrage à fournir par la SAFER à l’ASTAF.

L’ASTAF fonctionne exclusivement sur les mandats que détiendrait la SAFER sur tel ou tel immeuble.

Les opérations comptables entre SAFER et ASTAF sont difficiles à mettre en évidence ( sauf concernant les honoraires conventionnels) par un contribuable moyen ; il semble que la majorité des liaisons comptables passent par l’intermédiaire du compte 458 de l’ASTAF. Ce compte n’est pas tenu régulièrement par mandat : sur l’exercice 2003, il n’a pas été possible de trouver une seule dépense justifiée ou affectée nominativement à l’un des 37 associés de l’ASTAF. La comptabilité réglementaire de la SAFER déposée au Tribunal de Commerce ne permet pas de faire apparaître d’éventuels mouvements de fonds entre SAFER et ASTAF.

L’ASTAF est une filiale de fait à 100% de la SAFER 48 ; les comptes des deux structures ne sont pas consolidés. Alors que les chiffres d’affaire annuels de chacune s’élèvent à 2 000 000 € environs ; elles ont donc l’obligation légale de tenir des comptes complets et de les consolider. L’actif de la SAFER au 31 12 2002 s’élève à 2 918 166 € ; celui de l’ASTAF à 24 056 240 €. Au 31 décembre 2003, l’actif de la SAFER s’élève à 2 434 471 € ; celui de l’ASTAF à 1 829 292 €. Durant l’exercice 2003, l’ASTAF à donc réduit son actif de 22 226 948 € essentiellement en liquidant son haut de bilan au bénéfice de comptes de tiers et par opérations non budgétaires(2). Voir compte de gestion 2003 du receveur.

En l’état actuel des documents en ma possession, il est impossible d’établir si les opérations non budgétaires de l’exercice 2003 ont été effectuées sur ordre de l’ordonnateur ou à l’initiative du comptable. Elles portent sur plus de 22 millions d’euros de fonds publics dont le contribuable ne peut déterminer l’utilisation.

Conclusions. La décision du Tribunal Administratif de Montpellier du mois d’octobre 2004 concernant la commune de Nasbinals et les trois arrêts du Conseil d’État concernant la commune de Trélans ont mis à jour un système de détournements de fonds publics de grande ampleur en Lozère aux détriments des sections de commune du département. Ce système repose sur un laxisme général des services de contrôle administratif et comptable mais aussi sur une violation organisée de la loi en la matière. Je ne dispose ni des documents indispensables ni des compétences comptables nécessaires afin de connaître précisément comment fonctionnent des détournements de fonds publics d’une telle ampleur. (bernard garrigues)

(1) Trélans n° 269941 du 11 mars 2005, n° 283475 et n° 284018 du 15 mars 2006Retour
(2) En pratique, l’opération consiste à effacer les créances de tiers par les fonds propres de l’entreprise ; sans aucun justificatif ni des opérations portant sur les ressources, ni des opérations portant sur les emplois.Retour



Fiche 1 : Qualifications pénales

Schématiquement, le processus consiste à proposer sans droit et sans mandat légal des opérations d’aménagement foncier sur les biens d’autrui afin d’en obtenir des financements publics. Le tout en l’absence de garantie du service fait ni comptabilité réglementaire des crédits publics mis en œuvre.

Article 432-15 du Code Pénal : Soustraction et détournement de biens

Article 432-12 du Code Pénal : Prise illégale d’intérêt

Article 314-1 et 314-12 du Code Pénal : Abus de biens sociaux

Article 313-1 du Code Pénal : Escroquerie

Article L242-6, 2° et 3° du Code du Commerce : Faux bilans et faveurs illégales

Article L242-8 du Code du Commerce : Absence d’inventaire et de composition du capital social dans les comptes annuels de la SAFER 48.

Article L247-1 du Code du Commerce : Absence de comptes consolidés et de comptes-rendus de l’activité de l’ASTAF dans les comptes annuels de la SAFER 48.



Fiche 2 : SAFER 48

Les SAFER sont des sociétés d’économie mixte à statut de Société Anonyme. Il n’existe qu’un seule SAFER à compétence départementale : la SAFER 48. Cette anomalie repose sur la fiction juridique selon laquelle le Département met en œuvre les dispositions du Code Rural relatives à l’aménagement foncier rural (article L121-1 à L121-26) et qu’il a chargé la SAFER 48 de l’exécuter pour la totalité du territoire lozérien, mais sans la garantie pour les propriétaires des commissions d’aménagement foncier présidées par un magistrat de l’ordre judiciaire: